Anita CONTI

Anita Conti, marraine de l’ESTRAN Cité de la Mer

Cet espace de l’écomusée permet d’illustrer l’histoire d’Anita Conti, la première femme océanographe, à travers des photos de ses voyages ainsi qu’un reportage vidéo.

 

Si Anita Conti m’était contée… biographie de la 1ère femme océanographe.

L’enfance d’Anita.

Anita naît le 17 mai 1899 à Ermont (95) dans une famille bourgeoise. Sa mère a le goût des voyages et son père, proche des théories hygiénistes de l’époque, incite ses enfants aux pratiques sportives. Anita ne fréquente pas l’école mais suit les leçons de précepteurs et approfondit ses connaissances grâce à la grande bibliothèque de son grand-père.

Ses vacances se déroulent en Bretagne où elle prend son premier bain de mer, fait des parties de pêche en canot et patauge en pêche à pied.

Son entrée dans la vie active.

Elle débute dans la vie active comme relieuse d’art et signe aussi quelque articles en tant que journaliste (l’Illustration, le Figaro …).

En 1927, elle épouse Marcel-Édouard Conti, attaché d’ambassade à Vienne. Il la laissera libre de voyager et d’écrire ses reportages. Ainsi, elle publie en 1934 une enquête sur les parcs à huîtres.

Remarquée par Édouard le Danois, directeur de l’OSTPM (Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes), elle est embauchée comme documentaliste, bibliothécaire et publiciste.

Des expéditions océanographiques.

A partir de 1937, elle monte sur les premiers bateaux océanographiques français et suit des campagnes dans le golfe de Gascogne et à Terre-Neuve.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, elle entre dans la marine en qualité de photographe car l’armée est intéressée par ses connaissances en techniques de pêche. De novembre 1939 à janvier 1940, elle participe au déminage de la mer du Nord à bord de chalutiers en bois.

De 1943 à 1952, elle travaille en Afrique de l’Ouest et améliore les techniques de pêche, non pas en apportant les techniques occidentales mais en s’appuyant sur les techniques locales.

Elle part ensuite sur un chalutier morutier, le Bois Rosé, à Terre-Neuve et au Groenland afin d’observer la technique de pêche des chalutiers industriels en vue de l’améliorer.

D’après ses notes, ses photos et son film, elle écrit « Racleurs d’océans » en 1953 qui recevra le prix des Vikings.

Elle repart en mission en Guinée où elle écrira son second écrit « Géants des mers chaudes » en 1957. Elle y raconte la vie des pêcheurs, leur travail, leurs coutumes mais aussi les incohérences de leur métier.

Le souci des ressources halieutiques.

A la fin des années 1950, elle multiplie les initiatives pour rationaliser la pêche, pour lutter contre le gaspillage de la ressource et les filets aveugles qui capturent sans discernement.

En 1961, elle fait comprendre médiatiquement que les poissons rejetés peuvent être vendus et consommés. Elle décide un chalutier à garder dans ses cales des poissons-sabres qu’elle fait vendre en criée, achetés par des restaurateurs parisiens qui en font la promotion.

En 1971, Anita Conti écrit son dernier récit « L’océan, les bêtes et les hommes » entre divers voyages maritimes.

A 85 ans, elle doit arrêter ses pérégrinations.

Le 30 mai 1993, Anita Conti inaugure l’ESTRAN Cité de la Mer et devient sa marraine. Pour ses 98 ans, une grande fête y est organisée et réunit des gens de mer tels que le capitaine de terre-neuvas Jean Recher, Catherine Chabaud ou encore Paul Vatine.

Le 24 décembre 1997, Anita Conti nous quitte mais l’association « Cap sur Anita Conti », installée à Douarnenez, perpétue son œuvre.

Bibliographie

Racleurs d’océans, éditeur Hoëbake, Paris, 1993
Géants des mers chaudes, éditeur Hoëbake, Paris, 1993
L’océan, les bêtes et les hommes, éditions André Bonne, 1971
Photographe, éditions Revue Noire, 1998
Entre vents et marrée, Brigitte Sifaoui, Transition, n°18, Avril 1999
La femme aux semelles de vent, Xavier Mével, Chasse-Marée, n°114, Mars 1998