Le balisage maritime

La signalisation maritime est essentielle à la sécurité en mer. Elle permet en effet à tous les navigateurs de se positionner et d’éviter les dangers. En France, elle est à la charge de l’État. Le dispositif de signalisation des côtes françaises (DOM-TOM compris) comprend environ 8 000 établissements de signalisation maritime, dont 3 000 phares et feux, 2 300 bouées parmi lesquelles 1 100 sont lumineuses, et des systèmes de radionavigation dont le plus connu est le GPS (Global Positioning System).

La mise à jour et l’entretien de la signalisation maritime est assurée par le « Bureau des Phares et Balises » dépendant de la sous-direction de la Sécurité Maritime de la Direction des Affaires Maritimes et des Gens de Mer (D.A.M.G.M.).

Ce balisage a été mis au point par l’Association Internationale de la Signalisation Maritime (A.I.S.M.), créée pour faire face au besoin ressenti par de nombreux services en charge de la signalisation maritime d’accroître la qualité du balisage tant du point de vue de la technologie que de l’attente des usagers.

Le balisage maritime est international. La seule différence concerne les marques latérales pour lesquelles, selon les régions, les couleurs sont inversées.

Les balises et les feux

En mer, le balisage a pour objectif d’indiquer aux navires la route à suivre, les dangers ou les zones interdites à la navigation. Les balises peuvent se présenter sous différentes formes selon leur emplacement :
– elles peuvent être fixes (espar ou tourelle) quand un support permet de les fixer
– elles sont flottantes et reliées au fond par une chaîne quand la profondeur est trop importante : les bouées.

Fixes ou flottantes, ces balises doivent être facilement identifiables grâce à leurs couleurs, leur forme et leur voyant (partie supérieure en forme de sphère, de cône ou de croix).
De nuit, elles sont équipées de feux dont le rythme et la couleur permettent de les distinguer.

Les différents rythmes des feux :
– à éclat : la durée de la lumière est plus courte que l’obscurité
– à occultation : la durée de lumière est plus longue que l’obscurité
– isophase : temps de lumière et d’obscurité identiques
– scintillant : entre 50 et 160 scintillements par minute

Les chenaux ou les entrées de ports sont balisés par ces marques. Le sens conventionnel est celui que suit le navire venant de haute mer lorsqu’il s’approche d’un port, d’une rivière, d’un estuaire ou d’une autre voie d’eau.

Un navire qui entre dans un port doit laisser la bouée rouge sur son côté bâbord et la bouée verte sur son côté tribord.

La nuit : ces bouées sont éclairées par des feux, rouge pour bâbord, et vert pour tribord, avec un rythme quelconque autre que ceux des marques de chenal préféré

On retrouve ce balisage dans le monde entier, avec quelques différences selon les régions. La France utilise le système de balisage « région A ». Le continent Américain, le Japon, la Corée et les Philippines appartiennent à la « région B ».
La différence entre les deux régions est la couleur des balises latérales :
– en région A vert pour tribord et rouge pour bâbord
– en région B verte pour bâbord et rouge pour tribord.
Toutes les autres caractéristiques du système de balisage sont les mêmes pour les deux régions.

Bien que peu répandus, les chenaux « préférés » sont des chenaux qui se séparent en deux parties : le chenal principal et le chenal secondaire.

La nuit : ces bouées sont éclairées par un feu vert pour le chenal préféré à bâbord, et feu rouge pour le chenal préféré à tribord, tous deux au rythme de 2 éclats + 1 éclat.

Les marques cardinales portent ce nom car elles font référence aux points cardinaux. Elles entourent un danger d’une grande superficie. Elles indiquent la route à suivre pour éviter le danger.
exemple : bouée cardinale nord = il faut passer au nord de la bouée

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La nuit : feux blancs avec des rythmes différents
Nord
: feu blanc scintillant continu
Est : feu blanc scintillant avec 3 scintillements en 5 secondes
Sud : feu blanc scintillant avec 6 scintillements) + 1 éclat long en 10 secondes
Ouest : feu blanc scintillant avec 9 scintillements en 10 secondes

dangerisole
Ces marques situées à l’aplomb d’un danger isolé (épave par exemple) entouré d’eaux saines. Il faut s’éloigner de la bouée d’au moins 100 mètres en navigation.

La nuit : feux blancs à éclats groupés par deux.

 

eauxsainesCes marques signalent des eaux saines, c’est-à-dire sans dans pour la navigation. Elles peuvent aussi être placées dans l’axe d’un chenal.

La nuit : feu blanc avec possibilité de 4 rythmes différents
– isophase
– à occultation
– à éclat long (plus de 2 secondes)
– au rythme de la lettre Morse A International_Morse_Code-fr.svg

Zone interdite

Elles peuvent indiquer des dépôts de matériaux, des zones utilisées pour les exercices militaires, la présence de câbles ou oléoducs, la séparation du trafic là où le balisage classique du chenal peut prêter à confusion…

La nuit : feu jaune, rythme quelconque autre que ceux prévus pour les feux blancs.

Les phares

Les phares servent à signaler aux marins la zone de navigation dans laquelle ils se trouvent. Composés d’une tour érigée en hauteur afin d’être vus de loin, ils sont dotés d’un système d’éclairage très puissant qui sert à guider les bateaux dans la nuit. On les différencie des feux à l’aide d’un nombre minimum de critères à remplir concernant leur fonction, leur hauteur, leur intensité d’éclairage, et la présence ou non dans l’infrastructure de bâtiments du bureau des Phares et Balises. Si au moins deux de ces critères sont remplis par rapport aux normes fixées, l’élément de signalisation est désigné comme étant un phare ; sinon, il s’agit d’un feu.

Les phares sont constitués par quatre éléments principaux :

– Une tour, généralement située en hauteur, mais qui peut aussi être construite au large ou sur un promontoire quelconque. En Seine-Maritime, on les rencontre souvent sur la falaise.

– Une lampe, qui envoie un puissant éclairage.

– Un système optique, qui lui, concentre et dirige la lumière.

– Une lanterne, qui protège le système d’éclairage des intempéries.

Il existe trois types de phares…

– Les phares de grand atterrissage, marquant les tournants des routes de navigation

– Les phares d’atterrissage secondaire, indiquant le tracé de routes très fréquentées

– Les phares d’entrée de port, qui comme leur nom l’indique marquent l’entrée des ports, mais aussi des estuaires

… Et trois types d’éclairage

– Fixe

– Clignotant

– Coloré

Feux et Phares de la région de Dieppeailly-199x300 bis


Feux Phares
Dieppe
Fécamp Phare d’Ailly
Le Havre Phare du cap d’Antifer
Le Tréport Phare du cap de la Hève
Saint Valéry en Caux

Et pour savoir à quelle distance on peut voir un phare en mer, en fonction de la hauteur de la lentille et de vous même sur le bateau, un petit calculateur tout simple !