La ville de Dieppe

Dieppe, surnommée « la ville aux quatre ports », est située dans le Nord-Ouest de la France, plus précisément dans le pays de Caux, à 170 km au nord-ouest de Paris c’est la plage la plus proche de la capitale (2 heures par l’A13), au nord-ouest de la ville de Rouen, et à l’embouchure du fleuve côtier l’Arques qui se jette dans la Manche ; la ville est située dans la profonde vallée de l’Arques. Dieppe est proche des villégiatures réputées de la Côte d’Albâtre, comme Varengeville-sur-Mer et Veules-les-Roses.

La ville aux quatre ports (le transmanche, le port de commerce, le port de pêche et le port de plaisance) est à mi-chemin sur le trajet le plus direct pour relier Paris et Londres. Côté mer, la liaison du carferry Transmanche avec Newhaven, offre aux passagers le charme d’une croisière pour une traversée vers l’Angleterre en quatre heures. Pour le transport routier de frêt, cette ligne quotidienne offre un temps de traversée optimisé.

Les jetées et le chenal

Les jetées servent à protéger les ports des tempêtes. Les constructions en dur qui prolongent la jetée ouest sont dotées d’ouvertures qui permettent d’amortir le choc des vagues. Si les murs étaient pleins, les vagues viendraient y rebondir sans perdre leur énergie, et repartiraient dans l’autre sens avec la même intensité.

Les feux que l’on peut voir au bout de chaque jetée indiquent l’entrée du port. Lorsque les bateaux entrent dans le port, ils doivent laisser à gauche un feu rouge (bâbord) et à droite un feu vert (tribord).     Plus d’info sur les feux ici

jeteeouest bisLa jetée Ouest est plus longue que la jetée Est qui lui fait face. Elle a en effet été prolongée pour mieux protéger l’avant port lors de l’installation de la gare maritime à cet endroit.

Les cars ferries assurent la liaison entre Dieppe et Newhaven. Avant 1994, la gare maritime se trouvait à l’emplacement de l’actuel port de plaisance.

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DSC03225Sur le quai situé à côté de la gare maritime, sont déposées les  graves de mer prélevées au large, à quelques kilomètres de la côte, par la drague. Ces granulats marins sont ensuite triés par granulométrie, lavés pour être dessalés, éventuellement broyés pour les plus gros. Ils sont utilisés dans l’industrie (béton, routes…).

Lien vers les études portant sur les granulats marins effectuées par le CRITT,  un des pôles d’activités de l’ESTRAN

le sémaphoreSur la falaise se trouve le sémaphore militaire. Il est opérationnel tous les jours 24h/24. Il est chargé de la surveillance des bateaux au large de Dieppe. Une station météorologique permet d’envoyer les données météo du jour à Météo France. Les militaires assurent aussi le lien entre le CROSS Gris-nez et l’équipage du canot de sauvetage pour les secours en mer.

vigie civile
Sur la falaise, la vigie du port assure la régulation de la circulation dans le port de Dieppe. Elle bénéficie pour cela d’un emplacement privilégié qui lui donne une vue sur tous les bassins du port. La surveillance est assurée 24h/24.

Le chenal permet l’accès aux différents bassins. Il s’agit d’un lieu de passage, aucun bateau n’est autorisé à s’y arrêter. La vitesse y est limitée à 6 noeuds pour les bateaux de pêche et de plaisance. Les navires de commerce doivent effectuer leurs mouvements à une vitesse qui ne soit pas préjudiciable aux autres usagers et aux installations.

Le port de plaisance
Le port de plaisance actuel est situé dans le bassin qui accueillait avant 1994 les cars-ferries. Ce bassin Jehan Ango est un bassin à marée : le niveau de l’eau évolue avec les marées. Aujourd’hui aménagé pour la plaisance, il accueille aussi les bateaux de servitude (remorqueur, canot de sauvetage, bateau pilote…) ainsi que quelques bateaux de pêche le long du quai du Carénage. L’avantage du port de plaisance de Dieppe est d’être accessible à toute heure, aussi bien à marée haute qu’à marée basse.

La dunette Paul Vatine a été installée sur les énormes piliers en béton qui supportaient la rampe d’embarquement des véhicules à l’époque des cars-ferries. Pour éviter les coûts d’une destruction, ils ont été conservés pour l’installation de cet espace de promenade.

P1240823 bisLe remorqueur est situé au ponton Vauquelin, le plus près possible du chenal, afin d’être toujours prêt à sortir. Deux autres remorqueurs sont présents dans le port de commerce.
Le bateau pilote ou pilotine assure le transfert du pilote entre le port et les navires de commerce qui arrivent à Dieppe.

DSC00139 bisLe canot de sauvetage de la SNSM est aussi présent sur le ponton Vauquelin. Il peut affronter les très mauvais temps pour venir en aide aux marins en difficulté. Il présente l’avantage d’être insubmersible et auto-redressable.

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Le Côte d’Albâtre est un canot en bois construit en 1953 à Dieppe, long de 8,20 mètres et large de 3 mètres. Il est gréé en bourcet-malet : il a une voile au tiers (ou bourcet) et un malet, voile qui pivote autour du mât arrière. Ce bateau est aujourd’hui propriété de la Ville de Dieppe et est géré par l’association ESTRAN qui organise des sorties en mer à l’occasion des manifestations maritimes ou des Journées du Patrimoine.

Vous pourrez voir une maquette représentant le Côte d’Albâtre ainsi que son ancien moteur lors d’une visite à l’ESTRAN Cité de la Mer.

Le port de pêche

L’accès au bassin du port de pêche se fait par le pont Ango (pont levant). Ce bassin est un bassin à flot fermé par une porte pour éviter aux bateaux de se trouver à sec lorsque la marée descend. La porte écluse est fermée deux heures avant la marée descendante et conserve ainsi l’eau dans le port de pêche.

P1450604 bisCinq salles réfrigérées permettent de stocker les caisses de poissons ou les sacs de coquilles Saint-Jacques sur une surface totale de 870 m2.  Les produits de la pêche resteront au frais jusqu’à la vente « à la criée » du lendemain.

 

criéeLa vente « à la criée » est réservée aux professionnels (mareyeurs, poissonniers…) qui achètent en gros dès 5h45 tous les matins du lundi au samedi. L’informatisation de la criée permet aujourd’hui aux professionnels d’acheter simultanément la pêche de Dieppe et celle de Fécamp.

 

machine à glaceLa tour à glace permet de fabriquer et de stocker la glace dont les pêcheurs ont besoin pour conserver le produit de la pêche lorsqu’ils sont en mer. Ils viennent faire le plein de glace avant de partir en s’amarrant le long du quai.
La forme du toit de cette tour rappelle le nom du quai sur lequel elle est installée : le quai du Tonkin.

salle refrigéréesCe bâtiment permet d’entreposer les caisses de poissons au frais avant d’être chargés dans les camions frigorifiques sans rupture de la chaîne du froid.
tableauUn tableau indique le retour à venir des bateaux, l’heure prévue pour leur arrivée ainsi que les quantités ramenées pour chaque espèce.

 

Le port de commerce
Le trafic actuel tourne autour des produits suivants : éoliennes, huile, tourteaux , bois, ferraille, broyats de pneus.

La zone technique

Cet élévateur à bateaux permet de sortir de l’eau des unités pouvant peser jusqu’à 400 tonnes : navires de pêche, de servitude et de plaisance.DSC08755

L’ancienne forme de radoub, aujourd’hui port à sec

Cette « cale sèche » de 125 mètres de long permettait l’entretien des bateaux. A marée haute, le bateau-porte était ouvert, le navire entrait, on refermait la porte et la forme de radoub était vidée à l’aide de pompes. Une fois le bateau au sec et bien calé, les travaux pouvaient commencer sur la coque, que ce soit pour un carénage ou des réparations.

Grue Titan
Grue Titan

Les chantiers ARNO (Ateliers Réparations Nord Ouest) ont exploité la forme de radoub de Dieppe jusqu’à la fin de l’année 2000. La grue Titan qui servait sur ce chantier a été démontée en octobre 2005.

Aujourd’hui, ce bassin est aménagé en port à sec. Il est aménagé sur 4 niveaux pour 292 bateaux à moteur mesurant jusqu’à 7 mètres. Il est équipé d’un dispositif de mise à l’eau automatisé et d’un manipulateur à bateaux se déplaçant sur des rails.

Le pont Colbert

Le pont Colbert a été ouvert à la circulation en janvier 1889 après deux ans de construction. Il est en fer laminé et l’assemblage des pièces s’est fait par rivetage. Par contre, malgré la légende, ce n’est pas l’entreprise Eiffel qui l’a construit mais la Société de Ponts et Travaux en Fer, sous la direction de l’ingénieur Paul ALEXANDRE.
Surnommé tour à tour, Grand Pont, Pont Neuf ou encore Pont qui tourne, il ne sera inauguré réellement qu’en 1925 et finalement baptisé pont Colbert (probablement suite à la visite à Dieppe de Colbert, ministre de Louis XIV en 1672).
Il s’agit du dernier pont de ce type à être encore en activité et conservé dans son état de fonctionnement d’origine. Comme au premier jour, c‘est de l’eau sous pression qui permet de l’actionner. L’eau circule dans les 150 mètres de tuyaux souterrains qui relient la machinerie au pont. En hiver, du fumier de cheval est utilisé pour protéger les parties sensibles du mécanisme contre le gel.

Comme pour le pont Ango, les pontiers travaillent au rythme des marées : le pont tourne pour laisser passer les bateaux uniquement à marée haute.

 

pont Colbert