Le bassin de l’Arques

Le bassin de l’Arques est classé NATURA 2000. L’Arques est un fleuve côtier qui se jette dans la Manche à Dieppe en Seine-Maritime. Il ne fait en réalité que 6,5 km et est l’exutoire de 3 cours d’eau côtiers importants.

 

Le site Natura 2000 ne concerne que le lit mineur (comprenant les berges) des 3 cours d’eau (la Varenne, la Béthune et l’Eaulne) et de l’Arques sur les 1,6 km en aval de sa confluence avec l’Eaulne.

 

 

Un peu d’histoire

L’histoire de l’Arques ne remonte qu’au XIe siècle. En effet, jusqu’à cette date, l’Eaulne, la Béthune et la Varenne, se réunissaient sur le territoire de l’actuelle ville d’Arques-la-Bataille pour former un large estuaire. Ce dernier était fréquenté par des pêcheurs locaux ou des marins de passage qui y trouvaient un mouillage sûr.

Cet estuaire était formé d’un poulier et d’un musoir. L’embouchure commença à se combler, une flèche littorale (le poulier) constituée de galets barrant l’extrémité de la vallée. C’est sur cette avancée que les Normands, présents en ces lieux depuis le début du Xe siècle, décidèrent de fonder un port qu’ils nommèrent Dieppe en référence à la profondeur de cet estuaire (« deep » signifiant « profond »). Sur les terres humides bordant l’estuaire encadré de coteaux hauts d’une centaine de mètres, des marais salants furent exploités durant le Moyen Âge et alimentaient en sel presque toute la Normandie au XIIIe siècle.
La vallée entra définitivement dans l’histoire, en septembre 1589, lorsque les troupes d’Henri IV défirent celles de la Ligue catholique commandées par Charles de Mayenne lors de la bataille d’Arques au pied du puissant château fortifié.

 

 

 

 

 

Un fleuve côtier

Ce milieu est un Site d’Importance Communautaire (SIC) de 338 ha qui intègre Natura 2000.

Les trois rivières ont des caractéristiques physico-chimique différentes. En effet, celles-ci traversent des terrains d’argile et calcaire du jurassique en ce qui concerne la Béthune, craie du crétacé pour l’Eaulne et la Varenne) situés dans le Pays de Bray.

 

Le site est majoritairement composé du lit de la rivière mais aussi de marais, bas-marais et tourbières.

 

 

On retrouve la végétation à renoncules d’eau et callitriche.

Les forêts alluviales d’aulnes glutineux et de frênes sont des habitats protégés en voie de disparition sur les Etats de l’Union Européenne. On souhaite préserver l’ensemble de ce milieu puisqu’il sert à protéger certaines espèces qui y nichent (au niveau des racines par exemple).

 

Il est formé d’un réseau de rivières côtières ayant un potentiel piscicole fort, où l’on retrouve des grands salmonidés migrateurs.

 

 

En dépit de conditions peu favorables, le fleuve possède une ichtyofaune assez riche caractérisée par la présence de poissons migrateurs tels que la truite de mer (deuxième cours d’eau de Haute-Normandie après la Bresle pour leur nombre) et le saumon ; on peut également y rencontrer d’autres espèces comme l’anguille, la truite fario mais aussi l’écrevisse à pattes blanches.

L’Arques est aussi marquée par la présence de quelques indésirables; la prolifération de rats musqués et de ragondins compromet en effet la stabilité des berges et met en péril certains ouvrages de protection. Des campagnes de piégeage sont organisées pour réguler le nombre de ces animaux occasionnant de graves dégâts. Le fleuve, drain des trois rivières qui le forment, est victime dès Arques-la-Bataille, d’une pollution agricole diffuse (produits phytosanitaires, engrais). Il reçoit ensuite les effluents industriels des usines (toutefois équipée de stations d’épuration spécifique) ainsi que les eaux pluviales de l’agglomération dieppoise dont certaines contiennent des hydrocarbures, des métaux lourds et des matières organiques.

Même si la qualité écologique de l’Arques s’est améliorée depuis 1996, les études récentes montrent la persistance d’une pollution chronique issue de rejets directs d’eaux usées domestiques.

2 commentaires à propos de “Le bassin de l’Arques

    • Bonjour,
      Oui, le cresson de fontaine est commun sur les cours d’eau seinomarins, et il est présent sur la vallée de l’Arques, voir page 222 du guide de la flore sauvage de haute Normandie : http://www.cbnbl.org/IMG/pdf/04-p195-267-site.pdf
      Mais attention, il est fortement déconseillé de consommer du cresson sauvage, il y a risque de contamination par des agents infectieux, dont la douve…

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