L’estran : Les platiers rocheux et sableux

Le littoral de la Côte d’Albâtre se caractérise par des falaises crayeuses, plus ou moins riches en silex. Au pied des falaises se développe un platier rocheux dont la partie supérieure est masquée par un mince cordon de galets. Élément caractéristique du littoral haut-normand, le platier rocheux est le soubassement crayeux subsistant après le recul des falaises.

Les marées

Selon la force des marées, les niveaux de basse mer et de pleine mer ne sont pas toujours les mêmes. Lors des grandes marées (dites de vive-eau), la mer se retire à la fois plus loin vers le large et pénètre davantage dans les terres, où elle submerge des zones habituellement à sec.

Les zones de l’estran sont ainsi réparties en trois étages. La plus éloignée de la mer n’est immergée que lors des marées de vive-eau. On y trouve des lichens dans l’estran rocheux et des puces de mer (petits crustacés) dans l’estran sableux. La bande intermédiaire est régulièrement immergée et émergée.

De haut en bas, on y trouve fucus, bigorneaux, moules, balanes, crabes, crevettes, patelles, etc… Dans la partie la plus proche de la mer, on trouve des espèces qui ont besoin d’être immergées presque constamment : goémons, laminaires, étoiles de mer, poissons, etc…

 

Des conditions de vie difficiles

En fonction du trait de côte, du relief littoral et des courants maritimes, le fond de l’estran peut être rocheux, sableux, vaseux, ou mêler ces différentes variétés de substrats. Cette diversité favorise l’installation de multiples espèces végétales et animales : vertébrés, crustacés, vers, éponges, algues, etc…

Lors de la marée descendante, certaines d’entre elles (comme la plupart des poissons) reculent avec la mer, d’autres restent sur l’estran. Elles doivent alors survivre dans cette zone agitée du littoral où les conditions de vie à marée basse sont très difficiles. En effet, les variations de température, d’humidité et de salinité du milieu peuvent être très importantes.

Des stratégies de survie variées

Les espèces qui habitent l’estran ont développé des stratégies d’adaptation diverses, en fonction de leurs besoins et du substrat sur lequel elles vivent.

● Se fixer aux rochers

● S’enfouir dans le sable ou la vase

● Garder l’humidité

La moule fabrique un filament qui va la maintenir au rocher : le bissus

 

● Rechercher des coins humides

● Respirer sans eau ni branchies

La blénnie secrète un mucus qui la protège de la déshydratation pendant la marée basse

 

Un pourpre sur ses œufs, cet animal possède une ébauche de poumon lui permettant de respirer en dehors de l’eau

 

Un écosystème fragile

L’estran est un milieu vivant qui se renouvelle au fil du cycle des marées et des saisons. Les espèces marines qui le peuplent, ainsi que les centaines d’espèces d’oiseaux qui viennent s’y nourrir, y nicher et s’y reproduire, constituent des écosystèmes d’une très grande richesse écologique.

Le littoral est un axe majeur de migration, lors de leur voyage, c’est là que les oiseaux migrateurs vont trouver « le gîte et le couvert »

Les axes de migrations suivent principalement le littoral

Mais ceux-ci sont aussi très fragiles et menacés par les activités humaines : rejet de polluants dans l’eau, surpêche, etc… ainsi, l’amateur de pêche à pied, activité traditionnelle sur l’estran, doit obéir à certaines règles pour protéger le milieu naturel :

 

– Préserver l’habitat : ne pas arracher les algues, ne pas déplacer les petits rochers et utiliser avec précaution les outils de pêche (pelle, crochet, râteau, etc.).

– Respecter les périodes de pêche, les quantités et les tailles autorisées

 

Sortie de découverte de la pêche à pied

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