La falaise et ses éboulis

Les 130 kilomètres du littoral haut-normand partagent une très grande originalité avec les côtes de l’East Sussex : les hautes falaises de craie sont de même origine géologique.

Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire, ce littoral bordant le département de la Seine-Maritime subit une érosion, parfois spectaculaire : des pans entiers de falaises s’effondrent régulièrement.

Ces falaises, dont le recul actuel est en moyenne de 20 centimètres par an, sont localement interrompues par des vallées suspendues (valleuses) ou de profondes vallées drainées dans lesquelles se sont implantées préférentiellement les populations et leurs activités.

Lorsque la craie de la falaise est plus hétérogène et davantage fissurée, on observe une augmentation de densité de faune et de flore. Les plantes s’installent dans les fissures et les oiseaux occupent les corniches et les cavités.

Une flore unique sur la côte d’Albâtre

Tout comme la pelouse qui supporte des embruns sur des fortes pentes, l’abrupt des hautes falaises du littoral est un milieu que l’homme n’a pas modifié. Certaines espèces continentales comme la fougère scolopendre ou le géranium herbe-à-Robert peuvent trouver des conditions propices dans une anfractuosité mais la plupart des plantes qui parviennent à boucler leur cycle ici sont très spécialisées : la fougère Asplenium maritime, le plantain corne de cerf et le cranson danois.

 

Mais les grands spécialistes de la haute voltige sont la criste marine et la giroflée des murailles qu’on peut trouver le long des fissures verticales.

 

 

Les falaises offrent des reposoirs et des aires de nidification aux oiseaux

La côte d’Albâtre est la principale voie de migration de l’ouest de l’Europe. Plus de 110 espèces sont observées chaque année, lors de la migration post-nuptiale de juillet à décembre, dont plus d’un tiers d’espèces nordiques et nord-atlantiques. Les trois-quarts des espèces recensées sont protégées.

Les cavités et corniches de la falaise sont utilisées comme sites de repos et de reproduction pour une avifaune variée : des oiseaux rupestres exigeants en tranquillité et en paroi verticale (faucon pèlerin, choucas des tours…), des oiseaux marins sédentaires (goéland marin, grand cormoran…), des oiseaux marins visiteurs d’été (fulmar boréal, mouette tridactyle…), des passereaux de milieux rocheux et des rivages (bergeronnettegrise, pipit maritime, rougequeue noir…).

 

 

 

 

 

Géodiversité rime avec la biodiversité.

L’essentiel du peuplement végétal et animal de la côte d’Albâtre est typique des falaises calcaires des littoraux nord-atlantiques et même nordiques (chou maritime, cranson danois, argousier, élyme des sables, fulmar boréal…).

Le réchauffement climatique a pour conséquence l’extension vers le nord des aires de répartition, extension qui semble se produire d’abord par la bande littorale où le gel est moins fréquent et l’ensoleillement plus durable. Ainsi, des insectes, des passereaux (fauvette, pitchou, bouscarle de Cetti, cisticole des joncs…), des papillons de climat plus chaud, sont de plus en plus souvent observés sur la côte d’Albâtre.

 

 

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