L’estuaire de la Saâne

 

La ZNIEFF de la basse vallée de la Saâne s’étend sur les communes de Quiberville, Sainte-Marguerite-sur-Mer et Longueil, elle occupe tout le fond de vallon.

Un peu d’histoire

La Saâne prend sa source dans le Pays de Caux, après un parcours orienté au nord, dans une vallée de plus en plus encaissée. Elle débouche sur la côte d’Albâtre, se jetant dans la Manche entre Quiberville et Sainte marguerite-sur-mer à l’ouest de Varengenville-sur-mer.

Cette rivière à fort débit était autrefois aménagée avec des moulins; on retrouvait dans sa vallée des usines à textiles ou bien encore des maisons ouvrières.

Au XVIe siècle, la mer remontait dans la vallée, jusqu’à Longueil lors des grands coefficients de marées. Ce phénomène était observable puisqu’à l’époque la Saâne possédait un estuaire libre

Un polder centenaire

Cependant, depuis plus d’un siècle la Saâne est privée de son estuaire. En effet, une digue a séparé sur 2 000 mètres les prairies de vallées, la mer et le fleuve. A présent, c’est uniquement une buse qui sert à l’évacuation des eaux de la Saâne dans la Manche lors des marées descendantes. Afin d’éviter la remontée des eaux au-delà de la digue (lors des marées montantes), un clapet anti-retour a été installé.

A la suite de ces modifications, un problème majeur survient : l’inondation d’une partie de la vallée.

 

 

 

 

 

En effet, lors du phénomène de crue, le débit de la Saâne augmente jusqu’à atteindre les 30m3/s, problématique étant donné que la buse peut au mieux évacuer 10m3/s. On observa donc en 1995, 1999 et 2000 le débordement de la Saâne.

En 1999, le Syndicat des Bassins versants Saâne, Vienne et Scie souhaite lutter contre les inondations qui touchent ce territoire de plus de 500km², où l’on retrouve 103 communes.

Après 30 mois de réflexions, le bureau d’études chargé de s’intéresser à l’hydrogéologie, l’hydrologie, l’hydraulique fluviale et l’hydraulique maritime ainsi qu’aux enjeux socio-économiques propose la ré-estuarisation de la Saâne. Ce serait la meilleure réponse aux problèmes d’inondations, mais aussi pour rétablir des milieux naturels fonctionnels et réinstaurer la libre circulation des poissons migrateurs.

Cette zone présente déjà des prairies pâturées plus ou moins engorgées. Au milieu de la zone on trouve des roselières, mares et fossés, avec comme élément rassembleur la Saâne qui coule en larges méandres vers la mer. Cette zone de basse vallée à proximité de la mer a conservé un intérêt écologique très fort tant par son patrimoine faunistique (oiseaux, amphibiens) que floristique. En effet cette zone d’estuaire offre de nombreux habitats humides où l’on retrouve notamment bon nombre de renoncules aquatiques ou des batraciens dont certains très rares en Haute-Normandie

La ré-estuarisation et ses conséquences

La ré-estuarisation de la basse vallée de la Saâne consistera à faire retrouver à ce petit estuaire sa physiologie du XVIe siècle pour éviter les inondations. Le projet prévoit une ouverture du cordon de galet, le terrassement du lit mineur de la rivière et le creusement d’un lit majeur avec des fossés et des méandres tout en protégeant les habitations par des levées de terre.

Ainsi la zone la plus proche de la mer, soumise aux marées moyennes, évoluera en vasière (ou slikke). Les marées de vives-eaux transformeront la vallée en schorre (roselière, pré salé).

 

Les poissons (soles, bars) pourront remonter la rivière et aller pondre dans les vasières. Ce projet permettra la libre circulation des poissons migrateurs dans l’estuaire.

 

Les oiseaux susceptibles d’être rencontrés dans ces zones humides seront des bécasseaux ou bien encore des hérons qui devraient y vivre régulièrement.

 

 

Au niveau du schorre, on observera, comme en Baie de Somme, des salicornes.

 

Une végétation très dense et diversifiée, toujours au niveau du schorre peut permettre l’élevage d’agneaux en prés salés.

 

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