Construction navale

Découvrez l’évolution de la construction navale à travers les techniques de construction, les matériaux utilisés et la technologie embarquée. Cette exposition vous fera voyager dans le temps, à travers de nombreuses maquettes et moteurs, depuis la fabrication d’un drakkar jusqu’à la genèse d’un chalutier. La passerelle vous permettra de découvrir les nombreux instruments de bord, des sextants et octants anciens aux ordinateurs de bord actuels. Enfin, approchez du monde scientifique marin grâce à la borne interactive du SHOM (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine).


Le bois : quelques essences

Pour la coque, on privilégie le chêne ou l’orme (avant que cette espèce ne soit attaquée par la graphiose). Les pins ou épicéas sont utilisés pour la mâture en raison de leur légèreté et surtout de la forme bien droite de leur tronc.

Les pièces sculptées, comme les figures de proue, peuvent être en tilleul, bois qui se travaille facilement. Le frêne, flexible et peu cassant, servira entre autres pour les avirons et les gaffes. Le noyer est utilisé pour les sculptures et décors intérieurs, ainsi que pour les crosses de pistolets et de fusils. Le châtaignier ne sert que pour les barriques.

Le bois : techniques de construction

En Normandie, on retrouve deux techniques de construction de bateaux en bois :

– le clin, héritage des bateaux vikings depuis le IXème siècle. Appelée aussi bordé premier, cette technique consiste à construire d’abord l’enveloppe de la coque avec des bordés superposés puis à placer les varangues ou membrures à l’intérieur. Le clin a donné naissance aux caïques dont les plus connues étaient celles d’Yport et d’Etretat.

 

– le franc-bord, toujours utilisé aujourd’hui, est une technique qui commence par le squelette du bateau sur lequel on cloue les bordés bord à bord. Les espaces entre les bordés sont alors remplis d’étoupe, mélange de fibres végétales et de goudron, afin d’assurer l’étanchéité.

L’acier

La construction navale en acier naît à Dieppe vers 1890 avec la création des chantiers Amblard qui deviendront en 1912 les Ateliers et Chantiers de la Manche (ACM) puis Manche Industrie Marine en 1988. Aujourd’hui, la construction navale est toujours présente à Dieppe.

Jusqu’au développement de la soudure dans la construction navale dieppoise vers 1935, les bateaux en acier sont un assemblage de tôles rivetées sur un squelette de membrures et de poutrelles en acier.

Avec l’arrivée du Dessin Assisté par Ordinateur (DAO) et des machines numériques, la construction se structure en quatre étapes :
– la conception et le dessin : maquettes et plans
– l’usinage : découpe des tôles et ajustage
– la préfabrication : construction des différentes parties du bateau puis assemblage sur cale.
– l’armement : dernière étape qui consiste à motoriser le navire et à l’équiper (menuiserie, plomberie, électricité, informatique…)

L’aluminium

L’aluminium est utilisé dans la construction navale depuis le milieu du XXe siècle. A Dieppe, les chantiers Allais, créés en 1984, se spécialisent dans cette activité jusqu’à leur départ de la ville en 2010.

Les avantages de l’aluminium :
– légèreté
– résistance à la corrosion
– non toxique pour le poisson conservé dans les cales
– non magnétisme, donc aucune interférence avec le matériel de bord (boussole…)
– grande résistance mécanique.

Toutefois, en raison de son coût élevé, l’aluminium est utilisé principalement pour des unités ne dépassant pas 18 mètres.

 

Dans le pays de Caux, on utilise les doris, petits bateaux côtiers à fond plat de 6-8 mètres. Dans les villages côtiers sans port, les doris arrivent directement sur la plage et sont hissés à l’abri de la mer à l’aide de remorques tirées par des tracteurs.

 

Les matériaux composites

Les matériaux composites permettent la construction en série des bateaux et donc l’abaissement des coûts de production. Au départ utilisée pour la construction des bateaux de plaisance, on a ensuite adapté cette technique pour les chalutiers.
Ce type de construction est réalisé à partir d’un moule sur lequel on superpose des couches de fibre de verre et de la résine.
Pour les bateaux de course, on remplace la fibre de verre par de la fibre de carbone, plus résistante.

La propulsion

Les rames

Les rames sont utilisées depuis la Haute Antiquité comme l’attestent de nombreux bas reliefs. Elles sont inspirées directement du bras et de la main.

Les voiles

On trouve quatre grands types de voile :
– la voile carrée : utilisée pour la navigation au long cours, elle est surtout efficace par vent arrière. Elle a équipé les navires vikings et les caravelles.
– la voile latine : c’est la voile triangulaire, utilisée surtout en Méditerranée. Elle équipe les galères, chébecs ou felouques. Le foc est une variante de cette voile.
– la voile au tiers et la voile aurique : compilation des deux précédentes, elles sont facilement affalées ou hissées. Utilisées en navigation côtière et pour la pêche principalement.

La propulsion à hélice

Le Normandie

Elle apparaît à la fin du XIXe siècle avec le développement des machines à vapeur, puis du moteur à essence. Le moteur Diesel est inventé en 1910.

Pour les remorqueurs de forte puissance, l’hélice est abandonnée au profit du moteur « Voith-Schneider », composé de rotors et de pales ; il est positionné en partie centrale et permet notamment les demi-tours sur place et les déplacements latéraux.

 

La technologie embarquée

La passerelle reconstituée présente une cabine de pilotage de la première moitié du XXe siècle et une du XXIe siècle.

Au début du XXe siècle, étaient utilisés compas, sextant, plomb à sonder et le shatburn (outil de communication avec le chef mécanicien).

La seconde moitié laisse place au GPS, RADAR, sondeur, gonio… et à l’ordinateur, outil indispensable d’intégration de toute la technologie mise à disposition du capitaine.

 

Vous pourrez par exemple suivre le trafic maritime en direct : AIS-Dieppe

L’exposition retrace l’évolution de la cartographie au cours des siècles ainsi que le développement des instruments de mesure.

 

 

 

La borne interactive, mise à disposition par le SHOM, le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine, permet de découvrir un large panel des champs de compétence de cette institution : bien sûr prédiction de la marée, mais également bathymétrie, utilisation des satellites, etc…

Quelques exemplaires des vidéos visibles sur la borne du SHOM sont encore disponibles en DVD, pour les enseignants uniquement (demandez à l’accueil).

 

Quelques types de bateaux*

*Cliquez sur les noms de bateaux pour accéder aux pages internet correspondantes